Muriel et DNA
Logo DNA Par Jürgen THÖNE – 16/07/2021 à 12:50 | mis à jour à 22:33

Histoires de vins

Domaine Gueth à Gueberschwihr : un sylvaner prêt à séduire

« Je traite mes vins comme mes enfants », nous révèle la vigneronne Muriel Gueth-Biechy. Parmi toute sa « progéniture » vinique – dans son ensemble très talentueuse – il y a un sylvaner qui est promis à devenir un grand séducteur.

Le hasard, à l’instar d’une bonne fée, s’est penché sur son berceau en 2017. « Nous étions un peu en retard pour la cueillette des raisins de cette parcelle, au lieu-dit Kastelweg – le chemin du château. Avec le recul, bien nous en a pris. Les baies étaient plus mûres que les années précédentes et le vin, lui, beaucoup plus expressif », s’enthousiasme Muriel.

Un bouquet de fruits mûrs, d’herbes fraîches

La vigneronne, bien au courant des affinités gustatives de son “rejeton”, vante fièrement ses qualités : « Il est à la fois un vin d’apéritif, mais aussi un vin gastronomique pouvant accompagner aussi bien des crustacés ou des viandes blanches qu’une tarte au citron ».

Le bouquet de fruits mûrs, d’herbes fraîches de ce vin sec à la robe jaune doré annonce un plaisir intense en bouche : des arômes d’abricot, une fraîcheur élégante et longue. Un pur ravissement.

Des vignes de 65 ans

Il n’est donc pas étonnant que tant de qualités n’aient pas pu être apportées par une seule bonne fée. « Le Kastelweg est un terroir marno-calcaire, coincé entre les grands crus Hatschbourg et Goldert. Les marnes lui ont donné de la puissance, le calcaire la fraîcheur et la minéralité », explique Muriel.

« Les vignes de sylvaner de cette parcelle ont 65 ans. Leur rendement est donc naturellement réduit, ce qui augmente la concentration du jus des raisins. De plus – et c’est très important à l’ère du réchauffement climatique – leurs racines plongent à une telle profondeur dans cette parcelle exposée au sud, qu’elles ne souffrent pas du manque d’eau en surface ».

Muriel, vinificatrice du domaine depuis son arrivée en 1996, se charge de la mise au monde du vin. « En cave, je m’abstiens de toute intervention dans le processus de fermentation. Ce n’est pas mon savoir-faire œnologique qui doit s’exprimer mais le terroir, le caractère authentique du vin », souligne la vigneronne.

Garder les jeunes vins en réserve

Ensuite, le jeune vin a été élevé sur lies pendant six mois. Sa créatrice se contentant de surveiller le glouglou régulier de cuves. C’est déjà long, mais les « enfants » de Muriel ne quittent pas leur cave natale, à ce jeune âge.

« Je garde les jeunes vins en réserve pour qu’ils aient le temps de s’épanouir. Au moins trois, quatre ans. Ensuite, ils auront la vie devant eux. C’est que leur terroir d’origine leur confère une longévité d’au moins quinze ans », conclut Muriel.

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